Les Brotteaux entre Art déco et Art nouveau samedi 15 mars 25

Le 15/03/2025

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Parcours guidé aux Brotteaux le 15 Mars 2025 organisé par Marie-Christine Vacle-Avec Charlaine Trinquet

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Le terme « Brotteau » désigne un îlot dans la plaine alluviale du Rhône  ( On parlait par exemple des brotteaux d’Ainay , rassemblés plus tard par Michel Perrache . )

La création du 6ème arrondissement , détaché du 3ème , date de 1867 . A la fin du 19ème siècle , c’est la moitié de la population lyonnaise qui vit sur la rive gauche , la classe populaire à la Guillotière et la classe bourgeoise aux Brotteaux . Sous Edouard Herriot est lancé un plan d’envergure d’aménagement de la ville .

Au milieu du 18ème siècle , la presqu’île est surpeuplée , d’où un premier projet de Michel Perrache pour en doubler la surface . Un second projet émane de l’architecte Jacques-Antoine Morand : exploiter la rive gauche du Rhône . En 1765 il acquiert à cette fin 7 ha .   Les Hospices Civils de Lyon , qui possèdent déjà des terrains , s’emparent du projet et le confient à leur architecte Marin Descrémis . ( Celui-ci imagine notamment un grand parc , que réalisera le préfet Vaïs un siècle plus tard à la Tête d’Or ) .                                                      La gare des Brotteaux , emblème de ce nouvel aménagement , naît des ruines du fort des Brotteaux (1) et (2) . Cette construction faisait partie d’une ceinture de forts déployées  par Napoléon autour de Lyon entre 1830 et 1850 , et qui , devenus obsolètes , seront déclassifiés en 1884 et progressivement détruits . Celui des Brotteaux est mis bas en 1904  et la gare inaugurée en 1908 .

L’Art Nouveau se déploie entre 1895 et 1914 . C’est un art joyeux que résument « les 3 F » , à savoir Femme , Faune et Flore , et qui se traduit par des courbes , des volutes , des arabesques et s’exprime tant dans l’architecture que dans le mobilier , le vitrail , la peinture . On en voit deux exemples en face de la gare : l’Hôtel Piola-Lutetia , devenu Hôtel Mercure (3) et l’Eden Bar , désormais la Brasserie des Brotteaux (4 ,5 et 6) ) , où l’on ne servait à l’origine que de la bière à prix unique .

En opposition à l’Art Nouveau se développe à partir des années 1920 l’Art Déco , qui opère un retour à la pureté mathématique et donc aux formes géométriques , sobres et droites . L’Hôtel Lugdunum (7) , construit par l’architecte Valère Perrier , en fut un digne représentant  ; en 1924 , il offrait 400 chambres , chacune équipée du téléphone et d’une salle de bains , et un garage d’une capacité de 100 places . ( En 1926 , il deviendra le Palace Hôtel , puis passera à la SNCF avant d’être acquis par la Direction Régionale de l’Environnement ) .                                                                                                                               Tout proche , rue Jules Favre s’élève le Central téléphonique Lalande , qui desservait le secteur ainsi dénommé (8 , 9 et 10 ) .                                                                                                Un peu plus loin dans la même rue fut édifié en 1930 le « Palais de Flore » (11) , plus haut immeuble de France à l’époque : 42m de haut , sur 10 étages , édifié par l’architecte Clément Laval . Il était pourvu d’un ascenseur et aussi d’un garage .                                                       Dans la rue des Brotteaux figure une curiosité architecturale saisissante : la maison Vallat (12),  demeure bourgeoise totalement encastrée dans un ensemble immobilier moderne qui lui supprime toute arrivée de lumière naturelle . Cette incongruité résulte de la condition expresse mise à la vente de cette maison par ses propriétaires , comme quoi elle ne serait pas détruite mais intégrée au programme immobilier prévu , réalisé en l’an 2000 .

Sylvie BAR